Début octobre, dans le cadre des actions mises en place au collège pour un climat serein, tous les élèves de 5ème du collège ont assisté à 2 heures d’intervention dédiées à la prévention contre le harcèlement et le cyberharcèlement. 

Monsieur Bernard MARS, conférencier et consultant « prévention », gendarme pendant 27 ans, créateur pendant sa carrière d’une unité spécialisée de prise en charge des victimes de maltraitances, a débuté cette intervention par la diffusion d’un film canadien restituant la situation de harcèlement d’un jeune en milieu scolaire. L’occasion d’entamer un jeu de questions et réponses avec les élèves sur les étapes successives du processus de harcèlement ou de cyberharcèlement. 

Dans ce processus, notre intervenant a rappelé qu’il n’y avait avait pas seulement 2 acteurs : la victime et le (ou les) auteur(s), mais également les témoins et qu’il était important que les témoins interviennent pour signaler ou venir en aide à la victime. « Cessons d’être spectateurs ! 

 « Il est important de rompre le silence, qu’on soit victime ou témoin de harcèlement. Mais il est parfois difficile de parler à ses parents, » a très justement précisé Monsieur Mars. « Si c’est trop difficile, commencez par en parler à quelqu’un de votre âge, puis ensemble allez en parler à un adulte que vous aimez bien et dont vous pensez qu’il vous comprendra. Ensuite, c’est cet adulte qui pourra en parler à la direction du collège et à vos parents. »

L’ancien gendarme a insisté pour faire passer un message important : le harcèlement n’est pas un fait banal, les députés et sénateurs, ont pris conscience il y a quelques années de la gravité du phénomène. Le harcèlement constitue désormais un délit puni par la loi.

ARTICLE 222-33-2-3 du CODE penal : Le harcèlement scolaire est puni de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende lorsqu’il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours ou n’a entraîné aucune incapacité de travail. Les peines sont portées à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende lorsqu’il a causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours. Les peines sont portées à 10 ans d’emprisonnement et à 150 000 € d’amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.

Il a été rappelé que lorsque les élèves sont mineurs, ce sont les parents qui sont pénalement responsables mais que chaque jeune est responsable de ses actes  et pourra être convoqué au commissariat en cas de plainte le concernant.

Un point important a été également abordé : celui du harcèlement sexuel et de la question du consentement. Il a été rappelé aux élèves qu’aucun adulte n’a le droit d’avoir de relation avec un mineur. De même que la diffusion de vidéos à caractère violent, de photos montages mensongers ou de photos à caractère sexuel est une infraction.

Les élèves ont posé de nombreuses questions et se sont interrogés sur la façon dont ils auraient réagi dans les situations de harcèlement ou de cyberharcèlement qui leur ont été présentées.

Monsieur Mars a terminé cette intervention en abordant la question du profil des harceleurs. « Peut-être que c’est quelqu’un qui a lui-même souffert de harcèlement ou de violence et qui reproduit ce qu’il a subi. Vous pouvez l’empêchez de devenir de plus en plus violent et l’aider à changer de comportement si vous avez le courage d’aller le voir pour lui signifier d’arrêter.  Faites-le à plusieurs c’est plus facile. S’il refuse, allez voir un adulte qui fera ce qui est nécessaire pour qu’il cesse ou composez le 3018 : des personnes formées pourront répondre à toutes vos questions et vous conseiller. »